Se pourrait il que celui-là cherche dans x centaines d'années , le chainon manquant entre ce qu'il sera devenu et ce que nous sommes .
Derrière ceci plusieurs idées
- l'idée de transhumanisme qui progresse dans les esprits au point que dans un dernier article du journal le monde d'aujourd'hui j'ai lu très sérieusement une proposition de scinder la société actuelle en deux catégories : les transhumanistes de gauche et les transhumanismes de droite qui se substitueraient à nos clivages socio-politiques , les nouvelles classes si j'ai bien perçu.
- La fracture de nos intellectuels entre ceux qui parlent de déclin , de décadence avec une variable significative selon que la dégringolade annoncée est celle 'une culture , d'une civilisation , ou de l'humanité dans son ensemble ou encore celle de la vieillesse individuelle et ceux qui promettent l'épanouissement général dans la société de consommation faisant la promotion d'une société future , fraternelle ,égalitaire (!) consensuelle, sans frontières ,à condition que soit privilégiée progrès, expansion économique , la liberté d'entreprendre tous azimuts, en oubliant ou en feignant d'ignorer que ces paramètres contradictoires ne s'accordent jamais et sont à la base des plus vieilles utopies, qui n'ont jamais vu le jour ou se sont rapidement effondrées .
H c'est l'Histoire
et le propos voudrait (il me semble), mettre en évidence l'Histoire devenue impossible car l'histoire a besoin de Héros , de phares, de grands hommes , surement à son sens d’idéaux , et que notre époque n'en a plus , mais seulement de petits hommes , dont les rêves rasent le sol , et se sont soumis par opportunisme qui s'est transformé en nature , à la bourse , aux marchés, à l'intérêt , à la pub, au rentable , au jetable .....
Ce déclin R.Debray nous le faire lire au travers de sa propre biographie . C'est sa vie qu'il nous raconte , avec ses espoirs et ses désillusions. , le partage dans l'ombre des existences de ces géants qu'il a côtoyés Sartre, De Gaulle, Malraux, Mitterrand, aussi Gary etc...
Ce déclin semble bien être son propre déclin , et peut être ce retrait qu'il a choisi par rapport au monde ?
Et pourquoi parle-t-il si peu de ses grandes heures de gloire dans l'épisode Che Guevara ?
Pourquoi minimiser ce qui aurait pu lui conserver son auréole ?
Son dieu argentin est mort tout comme le dieu de sa culture , alors il semble dire : voilà pour preuve , tout fout le camp et c'est ainsi , je partirai aussi bientôt et serai aussi vite oublié .
"Que le diable t'emporte , vieille Europe" semble résonner à la fin de son livre comme l' adieu désabusé du Crabe-tambour.
Parce qu'il a choisi pour illustrer ce déclin, la sphère la plus la plus prosaïque de son existence , celle des antichambres, ses arguments ne sont pas assez convaincants Pardonnez-moi , Monsieur Régis Debray qui fûtes un de mes phares dans un" itinéraire du divin"(1) et l'approche du sacré (2) .J'attendais de vous des arguments plus forts pour définir cette décadence dont nous sommes tous convaincus de sa réalité mais sans certitudes pour en expliquer les moteurs, ni en préciser la sphère .
Le changement version Michel Onfray est beaucoup plus vitaliste , plus bruyant mais aussi plus lumineux Il est vrai que Michel Onfray est plus jeune (nous sommes de la même génération Mr Debray).Michel Onfray n'a pas votre réserve, Michel Onfray se bat "à coup de marteau"
Lui semble avoir adopté le changement et me parait prêt au transhumanisme . Et cependant les médias , les mettent dans le même panier des défaitistes-empêcheurs de tourner en rond, oiseaux de mauvaises augures ,"nouveaux- réacs déclinistes, pessimistes " accrochés à la vieille identité nationale et à ses valeurs obsolètes .
Je pense que la plupart de ses détracteurs ne l'ont pas seulement lu . Il ne fait pas partie du sérail il n'est pas élitiste , il a déboulonné l'idole qui nous donnait sur le divan, l'absolution hors confessionnal , autant de raisons suffisantes à justifier la cabale dont il est victime .
Onfray donc voit plus un changement qu'un déclin mais lui aussi la fin de l'Europe,d'une europe, qui pourrait , devrait être le commencement d'autre chose.
Comment, pourquoi , défendre les valeurs d'une culture dont il dénonce les égarements où l'ont conduit sa religiosité ?
Ce serait négliger sa défense farouche de l'athéisme avec sa recherche d'une morale laïque , le pivot de sa philosophie, son étendard .
S'il nous fallait un héros , un Don Quichotte nous l'avons trouvé .
Mais je n'ai pas le courage de la radicalité de .M.Onfray. Je ne peux pas rayer d'un trait de plume plus de 2000 ans de culture judéo-chrétienne ; j'ai besoin de tout ce que nous avons glané au cours de ce fameux itinéraire qui mena à la mort de Dieu, besoin de mémoire, besoin de cathédrales , besoin de musique sacrée Bien que je partage votre nostalgie Mr Debray , pour nos générations futures il faut emboiter le pas de notre nouveau croisé afin de leur donner la puissance d'exister,(3) qu'elles croient encore et s'investissent pour l'espérance en de beaux lendemains qui seront les leurs et que nous ne verront pas .
( 1 Dieu un intinéraire)
(2 Le feu sacré)
(3) De Michel Onfray
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